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Minute culturelle

 

Avec le retour des beaux jours et des ambiances estivales, une promenade à Sidi Bou Said redevient d'actualité. Cette colline au coeur du golfe de Tunis a porté plusieurs noms. Elle fut le Cap Carthage de l'Antiquité puis Djebel El Manar à l'arrivée des Arabes. Ce n'est qu'au dix-neuvième siècle que sera adopté le nom de Sidi Bou Said.

Il suffit dès lors de se souvenir du nom ancien de Sidi Bou Saïd pour réaliser que c’est ici que se trouve le plus ancien phare de Tunisie. En effet, c’est de ce promontoire qu’étaient guidés les bateaux antiques, galères puniques ou romaines. C’était le temps où Cap Carthage qui se trouve être le nom géographique du promontoire était le repère des marins qui arrivaient en rade. L’existence de ce phare antique s’est poursuivie au fil des conquêtes. C’est d’ailleurs pour cette raison que le nom de Sidi Bou Saïd jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle, était Djebel El Manar, autrement dit le « Mont du Phare ». Le nom de Sidi Bou Saïd ne sera officiellement adopté qu’en 1893, année de création de la commune. Des tours de guet et des signaux lumineux ont existé ici à toutes les époques car ce promontoire est idéalement situé, avec qui plus est une hauteur de 126 mètres. Plus tard, au milieu du dix-neuvième siècle, le phare moderne verra le jour en deux temps. En 1840, un signal à réflecteurs a été installé mais abandonné car inefficace. Plus tard encore, en 1860, une tour d’une dizaine de mètres fera office de phare avec un feu à éclats intermittents. Ce phare de Sidi Bou Saïd, régulièrement rénové et modernisé, est ainsi à plusieurs titres le plus ancien des sémaphores du pays. En effet, depuis Carthage à nos jours en passant par les Hafsides, c’est à partir de ce promontoire que les bateaux recevaient leurs signaux.

Au fond, ce phare n'est-il pas l'un des atouts méconnus de la belle colline mystique de Sidi Bou Said?