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Minute culturelle

 

Comme chaque été depuis 1985, l'amphithéâtre d'El Djem s'apprête à accueillir le Festival international de musique symphonique, une manifestation culturelle soutenue par l'Union internationale de banques.

Durant plusieurs semaines, l'amphithéâtre qui compte parmi les mieux conservés au monde, va résonner de tous les accents de la grande musique et confirmer qu'il est l'un des sites antiques les plus visités en Tunisie.

Pour rappel, l'amphithéâtre d'El Djem est le seul au monde, avec le Colisée de Rome à posséder une façade quasiment intacte. Avec ses soixante-quatre arcades déployées sur trois étages, l'édifice est impressionnant et a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979.

Construit au début du troisième siècle, l’amphithéâtre d’El Djem impressionne avec son caractère massif, ses 148 mètres de long, ses 122 mètres de large, ses 36 mètres de haut et son arène de 65 mètres.

Trente mille spectateurs pouvaient prendre place dans les gradins de cet édifice unique qui ne le cède en dimensions qu’au Colisée de Rome.

On ne peut qu’imaginer les clameurs qui s’élevaient à l’arrivée des gladiateurs. Qui donc étaient ces gladiateurs ? Quelles furent leurs spécialités et disciplines ? Le Rétiaire, par exemple, essayait d’attraper son adversaire avec un filet. Les Samnites avaient un bouclier et une épée ; ils étaient généralement coiffés d’un casque de Thrace. Les Belluaires se battaient à l'aide d'un trident avec lequel ils tentaient de transpercer les fauves. Les Mirmillons avançaient masqués sous leur casque. Les Laquearii étaient des lanceurs de fouets qu’ils tentaient d’enrouler autour des jambes ou du cou de leurs adversaires.

D’autres gladiateurs, comme les Secutors ou les Andabates luttaient dans les arènes. On pouvait aussi voir des gladiateurs armés d’un javelot ou combattant à cheval. Pour certains spectacles, on lâchait des fauves dans un décor reconstitué, avec des petites hauteurs, des arbres et des ruisseaux. Les gladiateurs devaient tuer ces fauves avec des lances ou à l’aide de fouets.

Le métier de gladiateur attirait des jeunes gens qui cherchaient la gloire. Ils allaient voir un entrepreneur de spectacles, l’impresario, qui leur faisait signer un contrat. Ensuite, ils se retrouvaient dans une caserne qui faisait fonction d’école de gladiateurs. Aujourd’hui âgé de dix-sept siècles, l’amphithéâtre d’El Djem semble se souvenir de ces temps lointains, des clameurs de la foule et des luttes sans merci de ces combattants d’hier. Pour la petite histoire, la ville antique de Thysdrus, nommée El Djem de nos jours, possédait trois amphithéâtres de tailles différentes, dont les emplacements ont été identifiés. De plus, il existe dans cette ville un cirque pour les courses de chars et un théâtre qui n'ont pas encore été excavés ni fouillés.

La Thysdrus antique avait fait fortune grâce à la production des olives et de l'huile. Construit en 238, l'amphithéâtre est dans un état de conservation remarquable et témoigne de cette époque lointaine. Devenu une forteresse à l'époque byzantine, cet édifice a été mentionné par l'historien El Bekri au onzième siècle.

Aujourd'hui, outre le flux des excursions touristiques, l'amphithéâtre d'El Djem vit une pleine saison musicale classique avec l'organisation du festival international de musique symphonique, le grand rendez-vous des mélomanes en Tunisie.